Les 10 trucs indispensables à savoir sur l’accouchement !

22 août 2023

Ça y est, le grand jour approche. 9 mois à l’attendre avec impatience et votre bébé est sur le point de montrer le bout de son nez. Les émotions sont palpables, votre vie va changer ! Découvrez les 10 trucs vraiment indispensables que les futures mamans doivent savoir avant l’accouchement.


  • On peut accoucher partout !


On pense souvent à la maternité, mais vous pouvez accoucher où vous le souhaitez : en clinique privée, en maison de naissance, en plateau technique ou à domicile, selon votre choix. Chaque lieu a ses avantages et ses inconvénients. Il est important de les connaître pour faire un choix qui vous corresponde vraiment.

Mais sans même que ce soit prévu, vous pouvez aussi accoucher dans votre baignoire, dans l’ascenseur, dans la voiture, dans la salle d’attente de la maternité, bref hors de la salle d'accouchement. Car le timing de la naissance ne peut être contrôlé. Pas de panique, il y a des signes précurseurs qui peuvent vous donner des informations sur l’étape de la naissance que vous traversez. N'hésitez pas à demander conseil à votre sage-femme ou votre gynécologue-obstétricien. Et rappelez-vous, l’accouchement est un voyage. Quelque soit le lieu, quelle que soit la méthode ou le type de naissance (accouchement par voie basse ou césarienne), vous êtes en chemin avec et vers votre bébé ! Le lieu de naissance réel de votre bébé est votre corps !


  • C’est votre accouchement !


« J’ai accouché Mme Michaud ! » On entend souvent cette phrase des professionnels de la santé à la suite d’une naissance. S’il est vrai que leur soutien et leur présence peuvent vous apporter beaucoup dans cette expérience de vie, c’est pourtant vous seule qui allez vivre cette expérience. Vous n'êtes pas qu'une simple patiente. C’est vous qui allez vivre la rupture de la poche des eaux (ou pas !), c’est vous qui allez vivre la descente de votre bébé dans votre bassin, c’est vous qui allez ressentir les contractions, c’est vous qui allez pousser votre bébé... Enfin, c’est sur vous qu’on déposer votre tout-petit. C’est vous et votre bébé seulement ! C’est dans votre corps que cela va se vivre et c’est vous qui allez vivre avec cette histoire de naissance pour toute votre vie. Ne laissez personne vous dire le contraire !


  • Tous les actes médicaux proposés peuvent être questionnés, différés et même parfois refusés !


Comme nous l’avons vu précédemment, c’est votre corps qui va vivre l’accouchement. Et vous en êtes l’heureux propriétaire. De ce fait, il est important de se rappeler que vous êtes la mieux placée pour faire des choix, entendre les avis médicaux et décider de ce qui est bon pour vous et votre bébé. La loi Kouchner est claire sur le sujet : « Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment. » De ce fait, vous êtes en droit de refuser certaines choses comme la présence de stagiaires ou de trop de professionnels dans votre salle de naissance, des touchers vaginaux à répétition, un monitoring en continu, une épisiotomie, la position gynéco… Attention, je ne vous encourage pas à dire non à tout, ni à rentrer en résistance avec l’équipe médicale. Mon propos est de vous faire comprendre combien votre consentement doit être accordé. Car c’est votre vie qui se déroule ici, pas celle des gens qui seront à vos côtés. Vous êtes donc en droit de discuter avec eux si vous ne partagez pas leur avis pour arriver à trouver comment travailler en équipe tout en respectant vos valeurs et vos besoins. Evidemment, j’encourage aussi les papas à prendre position sur ces sujets. Même si vous aurez peut-être du mal à oser questionner l’équipe médicale, vous êtes les mieux placés pour représenter vos choix de couple. C’est grâce à votre consentement donné à chaque acte que vous aurez le sentiment d’avoir été acteur de la naissance de votre enfant et cela est précieux. Vous pouvez dire non, et vous pouvez dire oui. Vous pouvez aussi demander à différer et prendre un temps de réflexion (même très court). Les cartes sont entre vos mains !


  • Comportement animal accepté voire encouragé !

Vous avez peut-être entendu parlé d’accouchement où certaines mères se mettent à quatre pattes, se suspendent à des lianes, d’autres encore crient très fort… Ces témoignages peuvent faire peur car elles nous renvoie l’idée que l’accouchement pourrait être sauvage et animal. Permettez-moi de vous dire que c’est tout à fait normal et même nécessaire. Nous sommes des mammifères et à ce sujet nous avons toutes les compétences liées à cette classification. Lors de la naissance, nous allons activer en nous des instincts et des savoirs corporels dont nous n’avions jusque-là pas conscience. Ces différentes étapes de la naissance sont connues de notre corps, il sait les mettre en place, il n’a pas besoin de supervision. Il en est de même pour les autres compétences physiologiques de notre corps :  on n’apprend pas à uriner ni même à digérer. Rassure-vous donc, votre corps contracte tout seul,  la dilatation ne se fait pas par votre volonté et l'expulsion est un réflexe : le déroulement de l'accouchement est automatique.

Si vous êtes amenée à vivre un accouchement par vous-même (souvent nommé accouchement physiologique), vous découvrirez une connexion aux savoirs biologiques de votre corps en découvrant ses compétences innées, en écoutant les besoins qu'il fait émerger, vous serez amenée à délaisser l'espace de quelques heures votre cortex pré-frontal (la réflexion, la pensée rationnelle) et laisser votre cerveau primaire prendre le relais. A ce moment précis, vous serez dans un état de conscience très différent de ce que vous avez l’habitude de vivre. Pendant le travail, votre conjoint et l’équipe médicale en seront spectateurs. Rassurez-vous, cet état est passager, vous retrouverez vite vos "bonnes manières". Si vous entrez dans cet espace, ceux qui vous entourent pourront vous entendre gémir, ne pas répondre à leurs sollicitations, prendre de nombreuses positions peu courantes dans notre imaginaire collectif et parfois rugir de tant d’intensité. Ce comportement est absolument normal et acceptable. Je sais qu’imaginer se transformer en mammifère primaire peut en inquiéter plus d’une mais de savoir que c’est normal peut aussi permettre de relâcher la pression. Sachez que les professionnels médicaux sont au courant de ces processus et ne devraient pas chercher à y mettre un frein lorsque la physiologie est possible. Vous pouvez donc plonger en vous et vous connecter à votre identité de mammifère en toute sérénité !


  • Bébé est là, mais l’accouchement n’est pas terminé pour autant !


Lorsque votre bébé est tout contre vous, que vous avez traversé toutes ces vagues de la naissance et ses étapes importantes, vous savourez comme une récompense la proximité avec votre bébé et vous croyez peut-être en avoir fini avec l’accouchement. Mais même si la joie et le calme sont de retour dans votre coeur, il reste encore un peu de travail : la naissance du placenta doit avoir lieu. Les contractions utérines reprennent et cherchent à expulser le placenta. Rassurez-vous, le placenta sort facilement avec quelques contractions. Une fois le placenta sorti, l’équipe médicale va l’examiner pour vérifier son entièreté. Mais les contractions utérines vont perdurer. Si c’est votre premier bébé, vous ne les sentirez peut-être pas tandis que si c’est votre deuxième ou troisième enfant, elles seront plus intenses. Elles peuvent durer pendant les deux premiers jours. On les appelle les tranchées. Elles sont très importantes car elles permettent notamment à l’utérus de retrouver très vite sa taille initiale. Quand on a enfin donné naissance à son bébé, que le placenta est sorti, il est normal de ne plus avoir envie de ressentir les contractions et pourtant il va encore falloir traverser cela. Il faut savoir qu’elles perdront de leur intensité au fur et à mesure que le temps passe. Vous pouvez demander des anti-douleurs pour vous aider à les traverser.


  • Votre corps sait faire !


En traversant le chemin de la naissance, vous allez découvrir à quel point votre corps de femme est prévu pour l’enfantement, il a tout en lui pour vivre cette expérience : un système hormonal digne d’une horlogerie fine : le déclenchement du travail grâce au cortisol du bébé vient mettre en place une alternance du travail des contractions grâce à l’ocytocine et un apaisement profond grâce aux endorphines… Vous allez découvrir que votre bassin est mobile et que chacune de ses parties peut rotationner dans différents plans. Grâce aux hormones de la grossesse, les ligaments se sont assouplis pour permettre une grande mobilité du bassin et ainsi s’adapter à la descente de votre bébé. Il peut aller jusqu’à gagner deux centimètres sur certaines positions. L’utérus, ce muscle puissant capable d’accueillir un bébé et de le laisser croître dans des conditions optimales à l’intérieur de votre ventre est capable de traverser de belles et fortes contractions puis de retrouver sa taille initiale en quelques heures. Enfin, le périnée, maillage de muscles entrecroisés est capable de maintenir le bébé durant la grossesse grâce à sa tonicité et d’accompagner celui-ci dans sa descente en limitant les risques de lésions (dans la mesure où on lui laisse le temps de se détendre). Votre corps est prévu pour donner naissance, il a tout en lui pour mener à bien ce travail. Plus je m’informe sur ce sujet, plus je réalise qu’il est compétent et autonome. Concernant l'allaitement, si vous avez fait le choix d'allaiter, vous découvrirez encore combien votre corps sait faire et combien votre bébé sait stimuler la production de lait par lui-même. Notre corps est une machine bien huilée. Et si on faisait équipe avec lui pour la naissance de notre enfant !


  • Votre accouchement, une histoire unique et imprévisible !


Si vous avez eu recours à une préparation à la naissance ou préparé un projet de naissance, si vous avez lu des livres sur l’accouchement et écouté des podcasts, vous vous faites une belle idée de ce à quoi peut ressembler la naissance de votre enfant. Sachez que, comme dans la vie, l’accouchement n’est pas prévisible. Premièrement, la date de naissance (hors accouchement par césarienne ou déclenchement programmés) reste un mystère jusqu’au moment où le travail commence. On le voit de manière très forte lors des parcours de prématurité ou encore de dépassement de terme. Ensuite, les conditions autour de la naissance auront un rôle à jouer, les personnes qui formeront l’équipe médicale qui vous accompagnera, le nombre de naissance ce jour-là… toutes ces conditions auront un impact. Dans ce chemin, vous allez aussi rencontrer vos peurs et vos doutes. Vous rencontrerez peut-être aussi de la douleur dans ce chemin. Si vous en comprenez le sens, vous pourrez peut-être l'accompagner. Si elle vous submerge, vous pourrez demander la péridurale (ou d'autres méthodes analgésiques). Si ce n'était pas votre souhait initial mais que l'expérimentation de la naissance vous pousse à la demander, accueillez en vous ce choix sans culpabilité et avec bienveillance. Nous ne pouvons connaître nos limites avant de les avoir touchées du doigt. Si vous avez eu recours aux extractions instrumentales (forceps ou ventouse) ou à la césarienne, ce chemin d'acceptation dans la bienveillance et le non-jugement envers vous-même sera un chemin utile à faire. Je vous encourage vivement à rester connectée à votre bébé quelque soit la traversée et vous rappeler simplement que vous êtes en chemin vers lui. C’est la seule chose qui est immuable dans ce chemin de vie. Laissez-vous porter l’un vers l’autre.


  • Ce que vous devez emporter avec vous, c’est surtout votre confiance !


Vous avez certainement une valise ou un sac prêt pour le grand jour. Il est sûrement plein de bonnes choses pour vous et votre bébé. Mais ce que vous ne devez jamais oublier d’emporter avec vous (valable aussi pour la suite du chemin avec bébé) c’est votre confiance ! Pour donner naissance à votre bébé, vous devez emporter avec vous cette confiance profonde que votre corps est compétent pour mettre au monde votre bébé, qu’il a toutes les ressources en lui pour permettre que chaque étape de la naissance se fasse harmonieusement, que vous êtes capable de faire de bons choix en la matière et d’accepter l’aide de l’équipe médicale en cas de besoin et que quoi qu’il se passe, quelques soient les évènements, vous êtes la meilleure maman pour votre bébé. Cette confiance concerne aussi votre bébé : vous pouvez avoir confiance en lui car il sait naître, il sait instinctivement (parfois même en dormant) comment trouver le chemin et faire son travail (descente, rotation des épaules, fléchissement de la tête…). Cette confiance intérieure et profonde en vous deux peut vous faire traverser n’importe quel protocole, n’importe quelle histoire. Alors je vous encourage à aller systématiquement la connecter en vous. Elle vous sera d’un grand soutien !


  • En route vers un chemin initiatique !


Même avec toutes les préparations du monde, l’accouchement est un chemin qui se vit et qui se traverse. Il soulève avec force nos doutes, nos peurs mais aussi notre pulsion de vie et d’amour. Dans ce périple, seule avec son bébé, la mère se connecte à toutes les mères avant elles qui ont donné naissance à leur bébé. Dans ce passage, elle comprend alors la profondeur de l’expérience humaine qu’elle traverse.

La naissance est un évènement qui transforme intérieurement avec beaucoup de force. La période du post-partum est aussi un moment de grand chamboulement. Dès la naissance, c’est un profond remaniement de notre esprit et de notre personnalité qui s’opère. Ce sont les prémices de la matrescence. C’est un chemin qui est très personnel, qui réveille nos histoires passées, nos inquiétudes quant à l’avenir et qui nous pousse au changement. C’est un fabuleux moteur d’évolution. Et sur cette route, toutes les femmes sont à vos côtés !


  • Donnez-vous du temps !


On rêve toute d’un accouchement éclair, de ne pas voir le temps passer lors de la naissance et finalement de vite avoir son bébé sur soi. Et si on se donnait du temps, du temps pour savourer ces premières minutes/heures pour entrer en douceur dans l’aventure de l’accouchement par des câlins et des mots tendres échangés avec son partenaire. Et si on ne cherchait pas à hâter la naissance si bébé n’est pas encore prêt à venir, et si on habitait pleinement ce temps suspendu entre ciel et terre. Et si on vivait pleinement chaque étape du processus avec confiance, en laissant un instant nos peurs de côté et en connectant notre confiance profonde que ce qui doit arriver est en train d’arriver, à son rythme, en son temps.

Et si on se laissait aussi du temps pour douter, pour dire nos peurs, notre lassitude. Lors de l’étape de transition avant la poussée (période de latence), il est possible que vous ayez envie d’arrêter, que vous ayez le sentiment que c’est trop pour vous, que vous n’y arriverez pas. Et si on accueillait cette émotion au lieu de toujours la combattre. Et si on se rappelait que cette émotion est commune à toutes femmes qui accouchent, lorsqu’elles ont tant travaillé à la mise au monde de leur enfant et qu’elles ont le sentiment d’être au bout de leurs limites. Et si on leur donnait du temps pour qu’elles puissent dépasser cet état et découvrir combien elles ont encore de la force et ainsi comprendre à quel point elles sont puissantes et pleines de ressources. Et si on se donnait du temps pour accueillir notre bébé, accepter de ne pas le prendre tout de suite dans nos bras si on a besoin d’atterrir un peu et de faire enfin le choix conscient de se rapprocher quand le moment est opportun.

Et en post-partum aussi, si on se donnait du temps pour apprendre à connaître son bébé, en tâtonnant, en échouant aussi parfois. Si on se donnait du temps et aussi de la bienveillance. Il faut du temps pour faire et du temps pour défaire. Il faut du temps pour qu’un embryon devienne un enfant, il faut du temps pour qu’une femme devienne une mère. Donnez-vous tout le temps dont vous avez besoin !


Vous avez découvert mon top 10 des trucs indispensables à savoir avant de rejoindre la fabuleuse aventure de la naissance. J’espère que mes mots auront déclenché en vous un élan vers cette confiance profonde en vous et en votre bébé, et vous aura encouragé à porter un regard bienveillant sur vous-même dans cette expérience de vie. Je vous souhaite une belle rencontre avec votre bébé !



Si vous voulez aller plus loin sur ces sujets, nous pouvons les aborder lors de nos rencontres prénatales. Elles sont présentes dans les formules suivantes :

Esther Benevolo

Je suis maman, doula et éducatrice de jeunes enfants à Valbonne et dans les Alpes-Maritimes 06. Je vous accompagne en prénatal, à la naissance, en postnatal et propose blessingway et soins rebozo.