Journée mondiale des solitudes

23 janvier

« Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin. » Proverbe africain

Un très beau proverbe qui met en lumière combien nous avons besoin de relations dans nos vies. En cette journée des solitudes, je souhaite rappeler sa définition : La solitude (du latin solus signifiant « seul ») est l'état, ponctuel ou durable, plus ou moins choisi ou subi, d'un individu qui n’est engagé dans aucun rapport avec autrui. (Définition de Wikipédia)

Cette journée de sensibilisation nous rappelle à nos besoins fondamentaux : les besoins physiologiques, les besoins de sécurité, les besoins d'amour et d'appartenance, les besoins d'estime et les besoins de réalisation de soi. Cette journée mondiale nous rappelle aussi l'importance de la satisfaction de ces besoins. A ce sujet, Maslow, psychologue américain du début du XXème siècle, nous les présente avec sa célèbre pyramide des besoins. Elle met en évidence la hiérarchie des besoins de notre espèce humaine. Sur 5 critères, le 3ème est celui du besoin d’appartenance et d’amour, le 2ème fait état d’un besoin d’estime de soi et d’appréciation de la part des autres. Maslow a également mis en lumière que l’insatisfaction chronique (régulière et sur le long terme) de ces besoins peut entrainer un état pathologique de la personne.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Pyramide_des_besoins

René Spitz (Psychiatre et psychanalyste américain du début du XXème siècle) avait lui aussi mis en évidence que les nouveaux-nés qui recevaient des soins physiques sans interactions sociales ni contacts physiques dépérissaient et se laissaient parfois mourir.

Il est reconnu aujourd'hui que la solitude peut affecter notre santé mentale et physique. Elle augmente le risque d'anxiété, d'épuisement professionnel ou de dépression. Elle a de véritables effets néfastes sur la vie des personnes qui la vivent.

En effet, ce besoin de relation et de partage est vraiment inhérent à notre humanité, et il est vital. Notre ère technologique, malgré ses formidables atouts, ne nous aura pas apporté que de bonnes choses car elle nous aura souvent poussé à l’isolement.

Comment peut-on repérer la solitude? Comment se manifeste-t-elle ? Il est important de la repérer, ses prémices et leur traduction au quotidien : (cette liste est non-exhaustive)

• Quand nous regardons notre téléphone lors du repas en famille avec les enfants
• Quand de jeunes mères traversent une dépression du post-partum sans que personne ne le voit
• Quand le voisin de table du restaurant mange seul, encore aujourd’hui
• Quand nos ainés ne reçoivent plus que des soins rapides en maison de retraite (sans parler de leur tenir compagnie…)

Parfois la solitude nous tombe dessus, parfois elle s'immisce dans notre quotidien par des habitudes au démarrage anondines. L’ère technologique a de nombreux avantages et il n’est pas forcément nécessaire de s’en priver. Là n’est pas mon sujet. Cependant, il devient urgent de se rappeler de nos réels besoins en tant qu’être humain et de s’y reconnecter. La solitude est-elle le mal de notre siècle, le prix à payer de notre ère technologique ?

La réponse a cette dernière question ne dépend que de nous !

En tant que doula, je suis convaincue de la nécessité des relations humaines dans le développement personnel et la réalisation de soi de chaque individu. Je suis convaincue de l’importance de nouer des relations et de tisser du lien avec nos semblables. Je sais que la solitude est parfois une grande souffrance. J’ai à coeur d’oeuvrer, notamment dans mon domaine de compétences, à réduire l’isolement, à créer du lien entre les individus et à stimuler entraide et fraternité.

• Combien de mères pleurent sans comprendre ce qui leur arrive quelques heures après leur accouchement?
• Combien de mères sont démunies face aux besoins de leur enfant ?
• Combien de mères se sentent désespérément seules dans leur nouvelle vie de mère ?
• Combien de mères ne sont pas soutenues par leur entourage lorsqu’elles viennent d’accoucher?
• Combien de mères se sentent livrées à elles-mêmes dans leur nouveau rôle ?

• Et combien de mères osent parler de ces difficultés ?
• Combien de mères osent réduire l’isolement ?
• Combien de mères osent dirent leur réalité ?

Je suis doula pour combler la solitude des jeunes mamans l’espace de quelques heures, pour qu’elles se sentent soutenues, mais aussi pour ouvrir des portes vers d’autres personnes capables de les accompagner, pour les aider à mettre des mots sur leurs difficultés sans culpabilité, pour enfin oser en parler… Le rôle de la doula est de chercher à créer des appuis pour la jeune mère, des soutiens, le tout, baigné de chaleur humaine.

Lorsque vous devenez mère, le jour de la naissance de votre bébé, vous entrez avec les deux pieds dans un nouveau processus, celui de la matrescence. Vous êtes aux prémices de la contruction de votre identité de mère. Dans ce nouveau chemin de vie, il est nécessaire d'être encouragé et accompagné. Vos besoins en relations et en écoute sont accentués. La satisfaction de ces besoins fondamentaux est importante.

Si vous traversez une période prénatale ou postnatale avec des larmes et de la solitude dans votre quotidien, je vous encourage à oser demander du soutien auprès de vos amis ou de vos familles, même quand cela ne vous est pas naturel. Je vous encourage aussi à trouver une doula pour vous accompagner. Je vous encourage à partir à la rencontre d’autres parents dans des lieux dédiés à votre nouvelle réalité : les médiathèques, les ludothèques, les cafés-poussettes, les ateliers pour parents… et je vous encourage aussi à trouver du temps rien que pour vous, à aménager un petit espace-temps régulier hors de votre quotidien.

Car pour bien prendre soin de son bébé, il est nécessaire d’être à l’écoute de ses propres besoins, faites le pas de prendre soin de vous !

Puissions-nous réduire la solitude autour de nous, celle que nous n’avons pas aimé vivre ou celle que nous n’aimerions jamais vivre !