Journée internationale de la non-violence éducative

30 avr. 2023

En tant que maman, doula et éducatrice de jeunes enfants, je suis touchée par cette journée de sensibilisation à l’éducation non violente. Je comprends facilement l’intérêt de mettre en avant la non-violence éducative, de dénoncer les mauvais traitements et de signifier clairement quelles sont les pratiques qui posent problème.


Car en effet, si ce n'est pas déjà fait, il est temps de changer de pratique, temps de remettre en question nos comportements humiliants, rétrogrades et blessants pour toujours plus aller vers une éducation pertinente, bienveillante et aimante. S'il reste dans nos pratiques éducatives personnelles et familiales des formes de violence (donner des claques, donner des fessées ou des gifles, avoir recours aux punitions corporelles et humiliations...), il vaut vraiment la peine de questionner notre recours aux punitions corporelles et maltraitances, pour nous-même et pour nos enfants.


Mais en cette journée de la non-violence éducative, je voudrais prendre la plume sous un autre angle. Je voudrais encourager, accompagner, construire quelque chose avec les parents d’aujourd’hui. J’ai le sentiment que l’angle d’attaque utilisé pour réduire les violences éducatives est encore marqué par la violence.


Entrons dans le vif du sujet. Je vous présente ici les slogans contre les violences éducatives ordinaires (VEO) :

  • Quand tu me cries dessus, je suis perdu !
  • La tape sur la main, ça ne m’apprend rien !
  • Me mettre au coin ça me rend chagrin !
  • La fessée ça m’effraie !
  • Eduquer avec des menaces, ça laisse des traces !
  • Le chantage, ça me décourage !
  • Privé de dessert, c’est pas nécessaire !
  • Une punition c’est humiliant !


Je tiens à préciser que je suis en accord avec les conséquences des violences éducatives ordinaires sur l’enfant énoncées ci-dessus. Je considère qu’elles ne sont pas des réponses adaptées aux motivations des parents à faire grandir leur enfant. Les comportements violents rendent l’enfant plus soumis, docile et effrayé que coopérant, apaisé et autonome.


Si ces slogans ont eu pour but d’alerter, de dénoncer des pratiques abusives, ils laissent le parent en proie à de la culpabilité et sans solutions. N’est-il pas temps de venir lui porter soutien et accompagnement dans cette traversée vers la sortie de la violence éducative ? Ne serait-il pas plus fructueux de transmettre de l’information aux parents et de les accompagner à trouver de vraies solutions aux difficultés éducatives qu’ils traversent.


Cette évolution des mentalités dans le siècle dernier nous aura permis de comprendre que l’enfant est un être humain à part entière qui nécessite de la sécurité, de l’amour et de la bienveillance pour grandir. Mais pour le parent il en est de même ! Pourquoi la culpabilité et le jugement l’aideraient à évoluer si cela ne fonctionne pas sur les enfants ? Ne pourrions-nous pas utiliser les mêmes méthodes avec les parents ? Eduquer est une mission importante pour les parents mais elle n'est pas aisée, un peu d'encouragements et de soutien pourrait être les bienvenus.

Alors voici ce que je propose :

  • Continuer à expliquer les bons comportements, plutôt que de ne faire que dénoncer les mauvais,
  • Expliquer aux jeunes parents le développement de l'enfant aux niveaux moteur, comportemental, cognitif et affectif,
  • Proposer des ateliers parentaux sur les sujets importants de l’éducation afin d’outiller les parents,
  • En finir avec le fait de véhiculer une image du parent parfait qui serait bienveillant en toutes circonstances, dont le volume sonore serait perpétuellement bas et dont la patience n’aurait aucune limite… La vraie vie ne se situe pas là !
  • Créer des slogans encourageants, valorisants et stimulants quant aux comportements éducatifs adaptés.


Nous pourrions aussi considérer le chemin parcouru, regarder un moment derrière nous et voir l’évolution importante qui a eu lieu dans notre culture. Car nos parents avaient reçu des violences éducatives à tous les niveaux, à la maison comme à l’école. Ils recevaient bon nombre de punitions et châtiments corporels. Ils ont reproduit dans une moindre mesure la plupart du temps. La violence à l’école et dans les foyers a diminué. Aujourd’hui, tout le monde sait que ces pratiques éducatives sont nocives. L'évolution au cours du XXème siècle au sujet des droits de l'enfant a été marquante. Maintenant, la loi a aussi tranché sur ce sujet. Et soyons clairs, si certaines personnes sont réticentes au changement en ce sens, un affichage publique culpabilisant ne saurait les atteindre. Alors, pourrions-nous venir en aide à ces parents qui traversent des difficultés éducatives et qui sont sans ressources? Pourrions nous désirer les outiller sans les culpabiliser ? C'est dans cet état d'esprit que je travaille à ce jour au soutien à la parentalité : informer, soutenir la réflexion vers une éducation sans violence, stimuler la remise en question sur les sanctions/punitions et accompagner la recherche d'outils adaptés et bienveillants pour chacun des membres de la famille.


En tant qu’éducatrice de jeunes enfants, je suis à la disposition des parents qui ont des questionnements sans réponses, des envies de changement dans leurs méthodes éducatives, des difficultés lors de leur quotidien avec leur enfant. De part ma formation et mon expérience en tant que directrice de structure multi-accueil, je suis apte à vous accompagner sur ces problématiques individuelles et/ou familiales. Je considère comme primordial de vous soutenir sans culpabilité dans cette recherche de comportement bienveillant envers vos enfants. Car je suis persuadée que chaque parent a dans son coeur plein d’amour pour son enfant mais qu’il peut se trouver démuni face à ses comportements et ses besoins. Si vous en ressentez le besoin, n’hésitez pas à prendre contact avec moi.

Esther Benevolo

Je suis maman, doula et éducatrice de jeunes enfants à Valbonne et dans les Alpes-Maritimes 06. Je vous accompagne en prénatal, à la naissance, en postnatal et propose blessingway et soins rebozo.