Bas les masques ! Un chemin vers l'authenticité
Pourquoi un article aussi personnel ? Parce que j'ai le sentiment, en voyant et en écoutant les mamans de notre temps que mon histoire est loin d'être unique. A qui la faute ? Là n'est pas la question. Cependant, j'ai à coeur de partager avec vous un bout de mon cheminement. En espérant qu'il puisse encourager les mamans à se connecter à elles-même et à connecter leur confiance.
J’ai grandi avec un bon nombre de règles et de principes, j’ai appris mes leçons de savoir-vivre et j’ai incorporé les codes de la société dans mon rapport avec les autres. J’ai parfois appris à cacher mes véritables sentiments pour ne pas blesser. J’ai aussi du parfois me taire pour laisser l’autre exister. J’ai voulu être cette gentille fille qui sait bien se tenir, qui fait honneur. Plutôt timide et en manque de confiance et d'affirmation de soi, j'ai cheminé dans mes jeunes années.
Et ces années durant, j’ai cherché qui j’étais sans trouver véritablement de réponse. J’ai cherché dans le travail, dans la famille. J'ai cherché dans le regard des autres. J’ai cherché dans le faire de quoi combler mon être : faire à manger, faire le ménage, faire mon travail, faire des enfants, faire, faire, et faire encore, avec goût du travail bien fait, certes…
Mais je ne me sentais jamais à ma place, je n’avais pas confiance en moi, je me sentais souvent « à côté ». La peur de décevoir et la peur du jugement des autres étaient toujours présentes. A la question « qu'est-ce que tu veux faire ? » j’optais inexorablement pour la réponse « je ne sais pas ». Si souvent… Je ne savais que répondre aux attentes des autres, dans cette quête perpétuelle de chercher à être ce que les autres attendaient de moi.
Je sentais bien que c’était là, au fond de moi, cette insuffisance, ce besoin de l’autre pour exister, ce besoin de béquilles pour me rattraper. Pourquoi faire me direz vous? Pour pallier à mes manques, pour couvrir mes lacunes, pour cacher l’être imparfait que j’étais, par peur qu'on me voit vraiment.
Car on me le rappelait souvent : les médias et leurs grands principes sur le beau, le bien ; la famille avec ses valeurs et ma loyauté et moi-même, avec ma prétention à voir clair et mes jugements sans appel.
Et puis la maternité est apparue. Beaucoup de joie, des larmes aussi. Et mon regard qui change. Et mes lacunes qui sortent, une fois, deux fois, moult fois… Un peu de répit ? Non, impossible, la rouleau compresseur de la maternité est sûr moi, plus moyen d’y échapper. Oui je suis dedans, dans ce mouvement perpétuel de culpabilité maternelle, de désir d’être une mère parfaite… Et je me confronte jour après jour à l’altérité de mes enfants et aux écueils de ma pensée. Et si j’étais à coté ! Et je rame, et je rame à contre sens parfois sans comprendre. Je trouve de l’aide, il m’en faut alors j’y vais. J'ose pousser la porte de thérapeutes qui m'aident à aller de l'avant et à comprendre les enjeux. Je vais creuser et je vais bien finir par la trouver la source de ce qui me fait tant défaut ! Il faut que ça change !
J’entrevois dans mes ressacs et dans mes luttes une ébauche de compréhension. Le masque n’est pas tombé mais il est clairement mal mis. Alors deux choix s’offrent à moi, soit je le replace, soit je l’enlève.
Mon questionnement profond est le suivant : comment m’accepter telle que je suis, comment m’aimer ? Ça y est, je le touche du doigt. Je dois abandonner mon masque, poser mes injonctions à chercher à être la mère parfaite, la femme parfaite, en définitive arrêter de juger les autres et moi-même, accepter vraiment la différence (pas que dans les mots!). Et si je me voyais comme je vois mes enfants ? Et si je me regardais comme j’aimerais qu’on me regarde ?
Alors je découvre la personne que je suis, ce que j’aime et ce que je n’aime pas, ce qui me fait rêver et ce qui me met en colère. Un nouvel état d'esprit apparaît en moi. Je prends contact avec qui je suis. J’accepte mes insuffisances, mon humanité.
"La confiance en soi ne veut pas dire être sûr de soi, mais de faire au mieux avec ses imperfections." Mourad Benharrats
Maintenant je sais que je peux rater, échouer, tomber mais me relever et être aimée. Plus besoin de chercher inlassablement le regard de l’autre et son approbation. Je me reconnecte à qui je suis vraiment et c’est comme un souffle de vie qui m’anime. Je ne suis pas devenue parfaite pour autant, mais j’accepte que mon imperfection soit présente. Je suis loin d’avoir tout compris mais j’accepte mes tâtonnements et mes freins. Je cherche toujours à évoluer, avancer mais avec moins de culpabilité. Je sais que je suis en chemin et que je le serais toute ma vie durant. Ouf, je respire !
"La liberté intérieure c'est quand le regard de l'autre ne nous détermine pas." Alexandre Jollien
Un grand merci à mon mari, qui sait « être » pleinement. Un grand merci à mes enfants pour m’avoir permis de lever le masque et de continuer à faire émerger les choses qui doivent bouger en moi. Merci aux Fabuleuses Au Foyer qui m’ont permis de comprendre que je ne suis pas parfaite mais fabuleuse tout de même.
J’ai découvert l’authenticité. Elle est comme une porte qu’on choisit de prendre et qui en ouvre d’autres à leur tour, elle est le départ d’un cercle vertueux.
Il faudra encore du temps et de l’entretien pour que cette énergie de vie authentique prenne son essor. Je travaille dans mon quotidien à accepter de sortir de ma zone de confort, à me confronter au regard de l'autre et à prendre confiance. Et je cultive dans mon coeur ces valeurs qui me sont désormais chères et je les propage : pleine conscience, authenticité, honnêteté radicale, auto-compassion.
A bientôt 40 ans, il est temps pour moi d’accepter d’être qui je suis, d’avancer sans me cacher, d’exister pleinement. Car ma vie est là, pas ailleurs, et je ne veux pas passer à côté ! La joie me rejoint dans ce chemin, elle m'encourage et me pousse à grandir encore, à reprendre confiance inlassablement et à oser être.
Pourquoi vivre de manière authentique ?
- Parce que c’est votre vie qui se joue !
- Parce que vous avez de la valeur pour qui vous êtes, pas pour ce que les autres pensent de vous !
- Parce que ça soulage, ça fait du bien de lâcher et d’exister pleinement !
- Parce la peur du jugement que l'autre pourrait poser pour nous est supposition, qu'elle n'est souvent pas factuel.
- Parce que dépasser la timidité ou l'anxiété sociale est possible même si cela demande du temps et de l'accompagnement.
- Parce qu’en étant authentique, on encourage les autres à le devenir à leur tour et que l’on crée ainsi un cercle vertueux !
Je vous laisse avec les mots d’Hélène Bonhomme dans son livre « Que ta journée soit belle ». Ses mots s’adresse à sa fille mais j’ai la conviction que ces mots peuvent s’adresser à chacune d’entre nous :
« Je lui dirais : l’amour n’est pas une conséquence, l’amour est une cause. Ce n’est pas parce que tu es belle, intelligente ou talentueuse que les gens vont t’aimer. C’est parce tu vas choisir de croire que tu es aimée, malgré tes défauts, que les gens vont te trouver belle, intelligente et talentueuse. Ne cherche pas à gagner l’amour des autres. Cherche plutôt, par tous les moyens, à croire que l’amour est déjà là. Apprends à t’aimer toi-même, et apprends à autoriser les autres à t’aimer, même quand tu n’es pas assez - justement quand tu n’es pas assez. »
Vous voulez aller plus loin ? Voici quelques pistes pour creuser un peu plus le sujet :
- Brené Brown « Dépasser la honte - Comment passer de « que vont penser les gens » à « je suis comme je suis »
- Brené Brown « Oser avec audace »
- https://fabuleusesaufoyer.com
- La Minute Authentique Instagram
- La Minute Authentique Facebook
En tant que doula, je me ferai un honneur de vous accompagner sur ce chemin d’amour et d’authenticité. Je vous encouragerai toujours à faire vos propres choix. Je serai votre alliée dans ce chemin de confiance en vous. Apprendre à s'aimer pour mieux aimer les autres en retour et notamment son enfant, c’est un cadeau que nous devrions toutes se faire. Et sur ce chemin, si vous le souhaitez, je marcherais à vos côtés.