A nos cicatrices ! Ode à la vie

18 août 2023

Je revois mes enfants tomber, se couper, parfois même se brûler. A chaque fois le même rituel apparait : celui des cicatrices. Une fois la blessure soignée, on fait le point : « Alors, celle de la semaine dernière au genou, elle en est où? », « Tu te souviens de la mienne sur le coté du doigt? On ne la voit presque plus. » Elles nous font parler, elles nous rappellent la douleur passée, elles content notre histoire.


Il y a des cicatrices qui sont douces au souvenir, celles qui font rire de notre bourde d’un instant. Il y en a qui restent douloureuses, même lorsque la blessure est cicatrisée. Il y en a qui ont disparu mais dont le souvenir reste là et font encore parler. D’autres sont présentes sans même avoir causé de douleur. Il y a les cicatrices de l’enfance, celles du jeu, celles de la maladresse, celles de l’apprentissage. Il y a celles de la maladie, celles qui creusent en nous pour ôter ce qui nous fait mal. Il y a celles de la transformation, les vergetures dues à la grossesse et les plus intimes, celles du périnée, souvenir d’une épisiotomie ou d’une déchirure ou encore celle d’une césarienne. Les cicatrices sont multiples et elles ont toutes une histoire.


Toutes ces cicatrices parlent de nous, elles racontent notre histoire. Elles nous ont fait souffrir dans notre corps, tiraillé le temps de la cicatrisation. Elles nous font parfois encore souffrir dans notre coeur. Et si nous allions nous asseoir un moment à côté d’elles, se souvenir des circonstances de leur apparition, de leur temps de cicatrisation et pourquoi pas les questionner sur ce qu’elles nous ont apporté. Mais plus largement au delà des cicatrices, c’est à notre corps que nous pourrions parler. Quel regard est-ce que je pose sur lui, qu’est-ce qu’il raconte de ma vie ? Et ce regard que je pose sur lui, souvent plein de jugement d’ailleurs, est-il vraiment le mien ?


Je n’ai personnellement pas beaucoup de cicatrices, je suis très prudente voire parfois trop raisonnable quant à la notion de risque. Mais mon corps porte tout de même le souvenir des années qui sont passées avec lui. Il me raconte mes chutes de l’enfance et mes allaitements particulièrement. Avec le temps, j’ai choisi de l’aimer, de regarder avec tendresse le doux souvenir de mes choix de vie imprimés sur lui. Il porte, dans ses traces moins conformes au dictat social, l’empreinte de ma vie. Je ne veux pas gommer cette réalité, je la chérie précieusement dans mon coeur aujourd’hui. Mais il n’en a pas été ainsi depuis le début. J’ai traversé tout un chemin de deuil pour arriver enfin à faire la paix avec lui.


Ce chemin, il est à votre portée si vous le désirez. Il commence par un regard posé sur vos cicatrices. Il continue avec des mots : vous pouvez leur dire combien elles vous ont changé, vous pouvez dire votre colère sur le changement qu’elles ont opéré. Vous pouvez pleurer sur leur présence. Laisser être vos émotions et les exprimer est la première clé. Sans laisser ces émotions nous traverser, il peut être difficile de passer à l’étape suivante, celle de l’acceptation de la situation. C’est celle-ci qui nous pousse à faire, en troisième lieu, un choix : les garder ou les gommer. Ce choix est personnel et résulte de votre histoire et de vos convictions. Alors, quelque soit votre choix, quand vous l’amorcez, c’est le début de la reconstruction.


Lors de l’aventure de la maternité, tout notre corps change. Et il arrive que ce chemin de vie laisse des cicatrices physiques et émotionnelles dans notre corps et notre coeur. Lors des accompagnements que je propose, j’ai à coeur de vous permettre de déposer vos inquiétudes et vos émotions à ce sujet. En amont, lors de la grossesse, nous travaillerons le sens de ces changements physiques et psychiques. En postnatal, ce sujet reviendra autant que vous en aurez besoin. Je vous accompagnerai à traverser cette étape de cicatrisation intérieure, à panser les plaies de votre coeur. Je n’aurais de cesse de vous rappeler le sens de ces traces sur votre corps et dans votre coeur pour qu’elles deviennent vos alliées. Je vous féliciterai pour ce travail si beau que vous avez accompli. Pendant nos rencontres, nous travaillerons ensemble à entendre vos émotions sur ce sujet et à questionner le sens profond du regard que vous portez sur vous-même. Nous honorerons ces cicatrices, traces de vie !


Ce travail intérieur est très précieux car il remet les injonctions sociétales à leur véritable place, il remet du sens à ce que l’on vit et il redonne de la joie dans le coeur de celles qui l'expérimentent. Parce que nous traversons toutes ces instants critiques et que nous nous jugeons toutes beaucoup (trop !). Parce que nous pouvons décider de changer de regard personnellement et collectivement, je m’engage dans cette voie. Parce que vous êtes toutes si belles ! Parce que vous avez peut-être juste besoin d’un petit coup de pouce pour que vos yeux voient la beauté qui est en vous !


Alors, si vous ressentez le besoin d’aller plus loin sur ce sujet, avant ou après la naissance de votre enfant, en lien avec votre expérience de maternité, n’hésitez pas à me contacter.



Esther Benevolo

Je suis maman, doula et éducatrice de jeunes enfants à Valbonne et dans les Alpes-Maritimes 06. Je vous accompagne en prénatal, à la naissance, en postnatal et propose blessingway et soins rebozo.